• LE COMPLICE DE......3

    Dessin de@ LAMPhttp//lampotaku.ru 
    Par Christophe Gallaz
    http://www.contrepointphilosophique.ch/
    Rubrique Humorales 
    Le complice des usures et du vieillissement

    Cette infime plasticité du dessin le rend apte à contenir de la durée, que le monde d’aujourd’hui s’efforce de nier par tous les moyens. C’est pourquoi le dessin sait comment recevoir et signifier les phénomènes de la naissance et du trépas - qui terrifient, l’un autant que l’autre, le monde d’aujourd’hui. Le dessin ne dément pas la réalité du temps qui passe et transforme les êtres et les objets, contrairement au monde d’aujourd’hui qui s’érige, sous le signe suprême de la consommation, en administrateur exclusif de leur destin. Le dessin est le complice des usures, des amoindrissements, des érosions, des désagrégations, des morcellements, des écroulements, des affaissements, des fatigues, des lassitudes, des vacillements, des tremblements, des amnésies, des imprécisions, du flou, des incertitudes et du vieillissement, avant que les corps et les âmes basculent dans le crépuscule, contrairement au monde d’aujourd’hui, qui se force à l’ignorance de tout cela tant ne règnent en lui que les chimères de l’instant qui pulvérise, de la performance qui bande et de l’immortalisation qui fige.

    Tous les sentiments qui nous irradient intimement, et tous les mouvements secrets des objets, des paysages, des lumières et de l’air, sont un dessin. Tout ce qui ne fanfaronne pas en tant que spectacle participe du dessin, alors que le monde d’aujourd’hui valide seulement ce qui concourt à le muer lui-même en spectacle. La mélancolie, la nostalgie, le spleen, les visions remontées de l’enfance ou réinventées plus tard à son propos, le souvenir des disparus, la traversée d’un visage par un sourire, les reflets, les irisations, les chatoiements, les échos, les résonances, les bégaiements de la parole, les atermoiements de la pensée, les fléchissements du courage et de la vaillance, les conjectures, les attentes, les espoirs, les déceptions, les regrets, les craintes, les perplexités, le songe des plantes au fond de la terre obscure, les regards obliques de l’animal pourchassé dans la forêt, l’étirement des nuages dans le ciel, et tout ce qui réside dans les ampleurs de l’ombre ou les replis du hasard, sont un dessin. .....(àsuivre)

    Voir en plus grand

     

     


  • Commentaires

    1
    Mercredi 19 Juillet 2006 à 23:26
    Oui, le dessinateur
    sait exprimer à travers son dessin, toutes sortes d'émotions, selon sa culture, sa croyance ou simplement sont état d'âme du moment, comme un poète le fait avec des mots. Il sait reproduire en un trait de crayon, toute la beauté et toute l'horreur de la nature humaine.
    2
    Jeudi 20 Juillet 2006 à 18:29
    en effet
    LadyHawk ces articles mon séduite car ils traduisent si bien le purquoi du comment...Merci.
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :